Noir et Blanc,


Du salon de Madame Deleutre à la première salle Mignard au Musée Calvet,

Vue ancienne d'une salle du Museum Calvet qui était alors une Bibliothèque et un musée. La grande table accueillait alors les séances du conseil d'administration de la Fondation Calvet.

La frise décorant le plafond, vert et blanc, toujours en place, les dessus-de-portes (recouverts lors des travaux de restauration), témoignent sans doute des aménagements datant de l'époque où l'ancien Hôtel de Villeneuve-Martignan fut vendu par l'héritier de Pauline de Villeneuve au moulinier en soie, Joseph-Véran Deleutre. La vente eut lieu en 1803. Au bout de l'enfilade des salons, on distingue une double porte. A suivre....

La première salle Saint-Priest,

Cette salle a fait fonction de salon à madame Deleutre, femme de l’ancien propriétaire des lieux au début du XIXe siècle. Elle a été ensuite occupée par la bibliothèque municipale, comme on peut le voir sur la photo, puis affectée au musée Calvet après le déménagement de celle-ci avant 1983.

Elle été renommée en l’honneur d’un ancien vice-président de la Fondation Calvet, Mr. Josserand de Saint-Priest d’Urgel, en fonction de 1980 jusqu’en 1997.

Cette salle ainsi que les deux suivantes, ont été ouvertes en 2008, sous l’impulsion et la direction de Sylvain Boyer.

Elles sont désormais consacrées à la création artistique (peinture, sculpture) à Avignon (riche en chapelles de pénitents, couvents et paroisses remplies d’œuvres d’art) de la Renaissance à la Révolution.

Cette première salle est consacrée à la Peinture et la Sculpture à Avignon au XVIe siècle, et en particulier à la présentation de l’œuvre de Simon Mailly, dit de Châlons (originaire de Châlons-en-Champagne, et établi à Avignon à partir de 1532), représenté par 4 tableaux (La Sainte Parenté (1543), L’Adoration des bergers (1548) ; La Déploration sur le Christ mort (1550) et La Vierge avec l’Enfant Jésus et saint Jean-Baptiste).

Simon de CHALONS (Né à Châlons-en-Champagne, actif à Avignon de 1532 à 1562),

La Sainte Parenté (1543),

Huile sur bois (noyer), autrefois au Grand Séminaire d’Avignon, Dépôt de l’Etat, 1907,

Inv. D 907.4.

Cette peinture est la plus importante de cet artiste conservée en France. Son sujet est assez inhabituel : on y voit sainte Anne, la mère de la Vierge Marie, entourée de ses trois maris successifs, Joachim, Cléophas et Salomé.

Parmi cette sainte famille agrandie, on identifie aisément, au centre, le Christ Enfant juché sur son berceau, la Vierge sa mère qui le soutient et sainte Anne avec un fichu blanc.

A gauche, apparaît saint Jacques, appuyé sur son bâton de pèlerin et, à l’arrière, saint Antoine, reconnaissable à sa clochette.

Ce dernier est, avec saint François d’Assise, visible à l’extrême droite, le seul protagoniste de la scène à ne pas appartenir à la lignée de Madame sainte Anne, titre parfois donné au tableau.

L'Adoration des bergers (1548),



Huile sur bois (noyer),

Echange de la Fondation Calvet avec le Grand Séminaire, 1836,

Inv. 836.26.

Très bel exemple de l’influence des maîtres flamands sur l’art de Simon de Châlons.

L’œuvre s’inspire de l’Adoration des bergers peinte par Hugo van der Goes pour la famille Portinari.

Arrivé à Florence en 1483, ce triptyque, aujourd’hui conservé aux Offices, eut une immense influence sur l’art toscan de la fin du XVe siècle.

Son « imitation » par Simon de Châlons pose le problème, non résolu à ce jour, d’un éventuel séjour de l’artiste champenois en Italie.


Sylvain BOYER,

Ancien Conservateur du musée Calvet

Noir et Blanc,


Une porte ouverte sur

le "Pays de la Terre Noire",

Sur ce cliché datant des années 1990, pris au Musée Lapidaire, se détache la magnifique porte d'une sacristie donnant sur le chœur de l'ancienne chapelle du Collège des Jésuites.

Au premier plan, on remarque une des plus belles stèles de la collection égyptienne, celle au nom d'un grand prêtre de Ptah, Ptahmose (inv. A 32, Nouvel Empire, Fin XVIIIè - début XIX è dynastie, Achat de la Fondation Calvet, 1842).

Le défunt arbore "l'or de la récompense", un collier de perles à deux rangs, offrande traditionnelle pour les fonctionnaires méritants. La qualité de la facture désigne un atelier royal.

Sacristie du musée Lapidaire, Avignon. Cliché A. Guerrand.

Noir et Blanc,


Une vue poétique

du jardin du musée Calvet,

Découvrez les lieux culturels avignonnais et portez un regard différent sur ceux-ci par le prisme d’une technique emblématique de l’histoire de la photographie, basée sur l’emploi, rappelons-le, de deux couleurs. L’une, le noir, prend souvent part « à l’orchestration colorée », suivant les mots employés par Matisse, pour définir une peinture.

Jardin du musée Calvet, Avignon. Cliché A. Guerrand.

Sur ce cliché, nous découvrons une vue poétique et inédite du jardin du musée Calvet sous la neige, datant du milieu des années 80.

A cette date, nous apercevons une statue de Faune, inspirée de l'Antique, mise en réserve depuis pour des raisons de conservation. Elle ornait les massifs de buis aujourd'hui disparus.

Une programmation commune

des musées d’Avignon

Réunis au sein de la structure Avignon musées en avril 2018, les cinq musées municipaux (musée Calvet, musée Lapidaire, musée du Petit Palais, muséum Requien et Palais du Roure) élaborent depuis cette date une programmation culturelle commune fédérant les équipes et les collections au service d’une vision renouvelée et ambitieuse du riche patrimoine conservé dans ces cinq établissements.

Qu’est-ce qu’un Grand Angle ?

Cette programmation s’appuie depuis la saison 2018-2019 sur une proposition intitulée Grand Angle : autour d’une thématique commune choisie collégialement, chaque établissement élabore des propositions mettant en résonnance les collections du lieu avec le thème choisi et les autres musées d’Avignon Musées.

En 2018-2019, le Grand Angle « Au féminin » proposait de revisiter les collections, en s’attachant aux figures de femmes de l’Antiquité à la Belle Epoque. Déesses, mères, souveraines, saintes, Vierges, autant d’images du Féminin sculptées et peintes par des hommes qui constituent de multiples archétypes de la femme. En résonnance avec les préoccupations contemporaines relatives à la place de la femme dans la société, ces images ont été questionnées tout au long de la saison.

La saison 2019-2020, reportée à 2020-2021, propose, elle, de s’intéresser à la thématique de l’atelier.

Le Grand Angle Dans l’Atelier

Atelier : nom masculin désignant le local où travaille manuellement quelqu'un pour son métier artisanal ou pour son plaisir. (Définition issue du dictionnaire Larousse en ligne).

Au-delà de la sécheresse descriptive d’une définition, le mot atelier est riche de multiples représentations. Lieu du travail manuel, il est également de tout temps celui de l’élaboration et de la transmission de savoir-faire et de pratiques. C’est aussi le lieu, souvent perçu comme mystérieux, où s’incarne le génie de de l’artiste ou de l’artisan, d’hier à aujourd’hui. Intime ou ouvert sur son époque, il exerce un pouvoir de fascination certain dont les multiples représentations d’artistes dans leur espace de travail témoignent, qu’elles soient autocélébratives, contemporaines ou rétrospectives.

L’atelier est tout à la fois un espace de production qui prend place dans un réseau d’échanges commerciaux, au sein de la cité mais aussi au sein d’un espace géographique parfois très vaste, un lieu d’échanges sociaux entre les artistes et artisans et leurs commanditaires, un lieu de formation des apprentis, un lieu de travail de salariés de multiples catégories régi par des statuts spécifiques à chaque métier et chaque cité.

L’atelier est par conséquent un sujet d’étude très vaste, revisité ces dernières années par les historiens et les historiens de l’art. Son observation permet de comprendre le statut de l’artiste comme du taxidermiste en un temps et un lieu donnés, ses compétences techniques et artistiques, ses compétences managériales et commerciales.

Revoir les œuvres d’Avignon Musées sous l’angle de l’atelier est une invitation à considérer peintures, sculptures, objets d’art et spécimens de sciences naturelles du point de vue de leur matérialité (quels sont les processus de réalisation matérielle de ces œuvres ?), du point de vue de leur valeur d’usage et de leur valeur commerciales (pour qui travaillent ces professionnels et que leur demandent leurs clients ?), du point de vue de la culture des artistes et de leur statut social.

Les nombreuses animations autour des expositions (Midi Musées, conférences, ateliers, visites…), susceptibles d’être modifiées en fonction de la situation sanitaire, seront publiées sur le site internet de la Ville : http://www.avignon.fr/ma-ville/culture-et-tourisme/.

Musée du Petit Palais


Exposition

L’atelier du peintre en Italie

XIIIe-XVIe siècle

Dans le cadre du Grand Angle Dans l’atelier, le musée du Petit Palais propose une exposition-parcours d’un genre inédit pour valoriser l’ensemble de la collection de peintures italiennes déposée par le Louvre en 1976. Cette manifestation durera jusqu’à l’automne 2021 afin de profiter plus longuement au public local et aux scolaires mais aussi aux touristes lors de la prochaine saison estivale.

L’objectif de cette exposition est de changer le point de vue sur les œuvres proposé aux visiteurs. Ces dernières ne seront donc plus exclusivement présentées comme des pièces de musée - sous l’angle de la chronologie, de l’attribution à un auteur et à des écoles régionales – mais comme des objets liturgiques et domestiques, ayant des usages déterminés, témoins de la société de leur temps, des mentalités religieuses. La question de la matérialité de ces peintures et du lieu même de leur production, l’atelier, sera centrale dans cette exposition.

Les visiteurs sont ainsi invités à découvrir comment ces peintures ont été conçues et réalisées, par qui, pour qui, avec quels moyens et outils. Une invitation pour découvrir les œuvres du musée qui permettent d’évoquer la figure du peintre ou celle du commanditaire, de présenter l’organisation de l’atelier, la formation et la culture du peintre, sa famille, sa cité, etc.

Cette exposition ambitionne aussi de proposer deux surprises aux visiteurs, l’une en introduction et l’autre en conclusion du parcours.

La première salle est consacrée au Peintre au travail et présente un ensemble inédit de matériaux et outils utilisés entre le XIIIe et le XVIe siècle, fabriqués spécialement pour l’exposition d’après des traités anciens par un spécialiste, Patrick Varrot. Différents modules permettent de découvrir très concrètement les étapes de réalisation des peintures, la formation des peintres, leurs connaissances techniques et artistiques.

L’exposition se termine avec un événement exceptionnel : la reconstitution en volume et à taille humaine d’un tableau du XVe siècle dans lequel le visiteur peut « entrer » et se glisser parmi les fidèles qui assistent à la scène représentée. Un point d’orgue de cette exposition en forme de métaphore qui invite à une plongée dans l’atelier du peintre en Italie entre le XIIIe et le XVIe siècle.

Une opération inédite :

La reconstitution en volume et à taille humaine d’un tableau du XVe siècle

L’Ecole d’Avignon (dirigée par Christine Vignon) a accepté de concevoir et réaliser la reconstitution en volume d’un tableau du musée, La Manne du tombeau de saint André, peint par Carlo Braccesco au XVe siècle. Pourquoi cette idée ? Ce tableau représente une cérémonie religieuse autour de la dépouille miraculeuse de saint André : on y voit des prêtres et des fidèles dans le chœur d’une église. Sur l’autel est posé un grand triptyque à fond d’or. Il s’agit de la seule peinture du musée montrant un retable en situation au cours d’une cérémonie. Une occasion très rare de voir comment les peintures de cette époque étaient utilisées. C’est la raison d’être de ce projet : proposer aux visiteurs, en conclusion de l’exposition l’Atelier du Peintre, en « entrant » dans le tableau de mieux en percevoir la charge esthétique et émotionnelle.

Cette création a été conçue par Jean-Pierre Rose et Isabelle Rolet et réalisée sous la direction d’Isabelle Rolet avec des élèves de l’Ecole d’Avignon. Les peintures et techniques utilisées pour cette création sont toutes des peintures naturelles et des techniques anciennes. Un bel exemple de ce que peuvent nous offrir les produits traditionnels sans aucun produit chimique.

L’association Petit Palais Diffusion (présidée par Monique Albergati), dans le cadre de sa mission consistant à favoriser le rayonnement du musée du Petit Palais, soutient depuis de très nombreuses années les expositions temporaires, notamment au travers du financement des publications, et les cycles de conférences. Cette année, Petit Palais Diffusion a accepté de s’associer à la Ville d’Avignon pour financer la réalisation de cette reconstruction unique en France.

L’association Passerelles (dirigée par Bernard Couchoud) est une association solidaire accueillant et accompagnant avec humanité des personnes en difficulté vers une meilleure autonomie. Passerelles a réalisé une partie du mobilier pour la reconstruction du tableau de Carlo Braccesco.

Musée Calvet


Exposition

L’Artiste en Majesté

Dans le cadre de la Programmation 2019-2020, et du Grand Angle Dans l’Atelier, le musée Calvet organise, en collaboration avec l’Ecole d’art sous le titre « Le Musée Calvet donne carte blanche à l’Ecole supérieure d’art d’Avignon : créations, ateliers, performances », une exposition, « L’Artiste en Majesté » à partir du 19 septembre 2020.

Seront réunies une centaine d’œuvres allant du XVIe au XXIe siècle : peintures, dessins, sculptures, photos issues des collections du musée ou prêtées par la Collection Lambert : peintures dont un très bel autoportrait de Jean- Charles Blais, photos dont un autoportrait au miroir de Nan Goldin. Des prêts consentis par un collectionneur privé, la Médiathèque Ceccano, le Palais du Roure, enrichissent la présentation.

La manifestation aborde d’abord le thème de l’artiste en représentation. Des autoportraits, exercice d’introspection ou de promotion affirmant le statut de l’artiste, côtoient des portraits, catégorie venant en second dans la hiérarchie des gens après la peinture d’Histoire. Le savoir-faire de l’artiste est également mis à l’honneur. Des scènes d’atelier donnant à voir le peintre au chevalet ou avec son modèle côtoient des représentations du travail sur le motif, à savoir en plein air. Une large place est accordée aux peintres mais l’exposition permet de découvrir d’autres catégories d’artistes : sculpteurs, poètes, écrivains, romanciers, représentante de l’art lyrique et musicien. Un buste d’Horace Vernet, exécuté par l’illustre sculpteur danois, Thorvaldsen, côtoie ainsi un buste du poète et auteur américain des fameuses Histoires extraordinaires, Edgar Poe, des portraits de Mistral, Gide, Barrès et de la célèbre cantatrice italienne, Giuseppina Grassini.

Nombre d’œuvres, méconnues voire inédites, appartenant à la Fondation Calvet, seront ainsi sorties des réserves, à cette occasion. Parmi ces dernières, l’exposition ramène l’attention sur Vernon Blake, peintre britannique, sculpteur, historien de l’Art et inventeur de génie. Un de ses deux autoportrait illustre l’affiche de l’exposition.

Cette manifestation est accompagnée d'un catalogue illustré, édité par la Ville, avec le concours de la Collection Lambert et de diverses institutions muséographiques avignonnaises (Palais du Roure) ou gardoises (Musée d'Uzès).

Musée Lapidaire


Exposition

La chanson du potier

Dans le cadre du Grand Angle Dans l’Atelier, le musée Lapidaire présente « La chanson du potier ». La manifestation réunit des aquarelles de Marie Portefaix, des photographies évoquant la fabrication, les formes, le décor des vases grecs à figures noires et rouges.

Dans la Grèce antique, le métier de potier et de peintre de vases ne jouit pas du prestige lié à celui du sculpteur ou d’architecte. Exercé en général par des esclaves, souvent de génération en génération, cette activité pénible est concentrée à Athènes dans un quartier périphérique, baptisé dans l’Antiquité, « le Céramique ». Sur une plaque corinthienne archaïque, provenant du sanctuaire de Poséidon et Amphitrite à Penteskouphia sur le territoire de Corinthe et représentant l’extraction de l’argile, le peintre a doté l’ouvrier d’un sexe énorme, mettant en exergue sa condition misérable. Le statut de peintre sur chevalet bénéficiait de davantage de considération.

Le musée célèbre également une autre manière de travailler l’argile préparée et affinée, keramos en grec et met à l’honneur le savoir- faire des coroplathes grecs, à savoir les fabricants de figurines, illustré ici par une grande statuette d’Eros citharède en terre cuite, prêt exceptionnel consenti par le musée Saint Raymond de Toulouse, en échange d’une œuvre appartenant à la Fondation Calvet.

La statuette représente Erôs, dieu de l’amour, divinité primordiale dans plusieurs récits cosmogoniques. Il est ici représenté sous les traits d’un mélléphébos (adolescent au seuil de la puberté), nu, à l’exception d’un manteau (himation) drapé autour de ses hanches et pourvu de vastes ailes. De la main gauche, Erôs exhibe une cithare, instrument rattaché par excellence à Apollon, le grand dieu pastoral, oraculaire et musagète, à savoir conducteur des Muses et à ce titre présidant à la mousikè, l’art poétique et musical. Le jeune dieu est saisi dans une attitude dansante, en équilibre sur la pointe du pied gauche.

La présence de la cithare et la référence à la danse mettent en exergue la place occupée dans le monde hellénique par ces deux disciplines artistiques dans la vie religieuse et quotidienne- les rituels nuptiaux et funéraires, notamment : « Il n’existe pas d’action humaine qui ne s’accomplisse sans musique », estimait ainsi le théoricien de la musique, Aristide Quintilien (De Musica, 2. 4).

Muséum Requien


Exposition

L’atelier du taxidermiste

La première vitrine que voient les visiteurs qui se rendent au Muséum Requien contient une sélection d’animaux de la région – oiseaux et mammifères – tous figés. Peut-on dire que ces animaux sont « vrais » ? est-ce qu’on tue des animaux pour les mettre dans des musées ? Pourquoi les animaux actuels ne sont-ils plus « empaillés » ? Comment obtient-on l’éclat de leurs yeux ?

La thématique Grand Angle, commune aux musées municipaux d’Avignon, est l’occasion de présenter une profession de l’ombre, qui se fait de plus en plus rare : celle de taxidermiste. C’est dans un petit atelier plein d’animaux, comme prêts à partir ou à être traités, que le musée d’histoire naturelle d’Avignon vous invite : avec les spécimens de la Fondation Calvet, la visite donnera une vision des différentes types de naturalisation, des matériaux que contiennent ces animaux, et comment ils sont faits, pour ressembler le plus possible à des animaux vivants.

Au Muséum Requien, le temps d’une exposition, venez trouver les réponses, et voir la diversité d’une technique qui permet à des dépouilles d’animaux d’atteindre une forme d’éternité.

Les muséums ont pour mission scientifique de conserver des traces concrètes de la biodiversité de notre époque. Dans les chairs conservées, les savants du futur retrouveront de l’ADN, et quantité d’informations. Grâce aux spécimens préservés, on peut mieux évaluer la répartition des espèces, et même corriger les apparences. Ainsi, il y a plusieurs années, une nouvelle espèce de taupe a été découverte dans le sud de la France, et les musées d’histoire naturelle ont contribué à mieux connaître son aire de vie.

Ces spécimens racontent aussi l’histoire des techniques, puisqu’il existe des « modes » dans les présentations, et des produits qui sont tour à tour utilisés puis interdits.

Les animaux ont également un rôle pédagogique et dans la contemplation, pour chacun d’entre nous. Si l’objectif est que le travail final soit beau, naturaliser des animaux est un artisanat complexe, qui nécessite de nombreuses compétences, entre chimie, anatomie, esthétique, sculpture, biologie... Le but est tout à la fois de conserver les restes des animaux (poils, plumes, écailles…), l’éclat de leurs couleurs et leur forme. Pour faire une présentation réaliste, le taxidermiste doit bien connaître la vie de ces êtres vivants. A travers ces animaux devenus objets, depuis des décennies, on peut voir la taille réelle, la texture, l’éclat d’un tigre, d’un crocodile ou d’un lynx. C’est grâce au travail des taxidermistes qu’on a encore des traces et la forme de certaines espèces disparues.

A l’heure où le public, de plus en plus citadin, ne voit les animaux qu’à travers des écrans ou des photographies, apprendre à les reconnaître à partir de véritables spécimens permet de préparer des citoyennes et des citoyens qui connaissent mieux, et qui respectent la biodiversité. Le Muséum Requien incite ainsi chacun à s’interroger sur la considération que nous avons de la mort dans notre monde quotidien, et sur notre relation avec les animaux sauvages d’une manière générale.

Palais du Roure


Exposition

Grands Hôtes du Palais du Roure

Dans le cadre du Grand Angle Dans l’Atelier d’Avignon musées, le Palais du Roure présente les personnalités qu’il accueillit, parmi lesquelles deux poètes et un peintre choisirent ce lieu pour produire leur œuvre.

L’exposition donne à voir les multiples traces laissées par les hôtes de cette maison hors du temps et permet ainsi d’appréhender la vie sociale et la vie de l’esprit qui lui donnent son fil directeur. Au XVe s., un futur pape y aurait célébré une messe. Au siècle suivant, le Roi de France et sa favorite y auraient séjourné. Plus près de nous, à la fin du XIXe s., Frédéric Mistral, prix Nobel de littérature et père de la « Renaissance provençale », y a fondé un journal. En effet, la famille Baroncelli, qui posséda l’hôtel du milieu du XVe s. au début du XXe faisait partie de la haute société avignonnaise.

Mais c’est surtout au XXe s. que le Palais du Roure est devenu un rendez-vous intellectuel, lorsque Jeanne de Flandreysy le posséda. Ancienne égérie de la Belle-Epoque, elle avait gardé l’habitude des mondanités culturelles. Conférences, réceptions, concerts et congrès réunissaient ainsi des universitaires, conservateurs, historiens, auteurs... Jeanne accueillit même un certain temps les poètes Louis Le Cardonnel et Léo Larguier, ainsi que le peintre Henry de Groux, qui laissèrent au Palais du Roure une part importante de leur production.

La vie fut ainsi toujours foisonnante dans cette demeure de passage qui reçut souvent les grands esprits du temps. Devenue aujourd’hui municipale, elle poursuit sa vocation de rayonnement intellectuel auprès des visiteurs et des chercheurs.

L’exposition est le quatrième volet du Cycle du renouveau du Palais du Roure, qui présente ce dernier dans sa richesse, sa diversité et ses nuances complexes, à travers cinq expositions : sur la famille de Baroncelli (2017), Jeanne de Flandreysy (2018), Folco de Baroncelli (2019), les grands hôtes du Palais du Roure (2020) et la diversité de ses collections (2021).

Exposition Grands Hôtes


du Palais du Roure

Après vous avoir présenté voici quelques semaines l’exposition Grands hôtes du Palais du Roure, nous vous en proposons quelques images plus artistiques, pour le plaisir et la beauté.

Photos 1, 2 et 3 : Emile Ripert

Photo 4 : Mains de Louis Le Cardonnel en prière

Photos 5 et 6 : Appareil photo d'Emile Espérandieu

Photo 7 : Angelo Mariani dans son "Album Mariani"

Photo 8 : Serviette d'Enrico Castelnuovo

Photos 9 et 10 : "Mes vingt ans et moi", de Léo Larguier

Retour sur


la crèche et le cycle calendal


du Palais du Roure

Après nos séries sur la crèche 2020 du Palais du Roure et la décoration calendale de ses salons, en voici quelques photos moins documentaires et plus artistiques, pour le plaisir des yeux.

Photo 1 : Crèche Aubanel (Sainte Famille)

Photo 2 : Santon napolitain (Ange)

Photo 3 : Santons Carbonel

Photo 4 : Santons du Carmel (Sainte Famille et Rois mages)

Photo 5 : Santons du Carmel d'Avignon (Saint Louis et Innocent VI)

Vidéo de l'exposition :


Folco de Baroncelli, le poème d'une vie



Les Archives municipales



Mystérieuse allégorie d’Avignon



Dessin allégorique d'Avignon. Dessin à l’encre, auteur inconnu. XVIe siècle. Cote AMA II345.Utilisé comme visuel de l'exposition "Boëttes, registres, layettes : retrouver les archives de la Ville" présentée aux Archives municipales.

Les archivistes s’emploient à décrire précisément les documents qu’ils conservent, afin qu’on les identifie et qu’on les retrouve. À quoi bon, en effet, engranger des kilomètres linéaires d’archives, si l’on ne sait pas ce que l’on conserve et ce que l’on peut consulter ? L’inventaire d’archives, liste organisée de descriptions succinctes, est la « clé du trésor ». Sans inventaires, sans descriptions synthétiques, sans bases de données, la recherche serait bien hasardeuse, et très souvent infructueuse…

Mais il arrive que l’inventaire ne décrive pas tout, que l’archiviste n’ait pas tout identifié, que la légende du document ne soit pas encore rédigée. Il en était ainsi du dessin à l’encre présenté ici, référencé sous un intitulé « divers » dans l’inventaire des « petites archives ». Il s’agit d’une allégorie d'Avignon, c’est-à-dire une représentation symbolique de la ville. Figurant les remparts et le rocher des Doms, le blason de la ville avec ses trois clefs, la fleur de lys du royaume de France, le chapeau cardinalice (des cardinaux), les deux clefs et la tiare (couronne) du pape. Ce dessin du XVIe siècle symbolise ainsi les forces en présence à Avignon et les jeux de gouvernance de la cité. Réalisé à la plume dans une exécution qui ne permet pas d’affirmer une grande préparation, il pourrait même s’agir d’une esquisse rapide en vue d’une mise en forme plus aboutie. Le contexte de création de ce dessin, non signé isolé dans le fonds d’archives, parmi les « divers » du plan de classement (sous-série II), ne nous est pas connu.


Archives de la Ville – AL

Vous avez dit « cartulaire à chaîne » ?



Poursuivons la découverte de documents « essentiels » du fonds d’archives de la commune d’Avignon par un document à la fois beau, intéressant, symbolique et intrigant et (re)découvrons le cartulaire enchaîné exécuté par Collinet Lozeleti à la demande des syndics d’Avignon en 1423.

Un cartulaire est un recueil de copies de ses propres documents établi par un particulier, une abbaye, une cathédrale ou encore, comme ici, un conseil de ville. Il rassemble des transcriptions des titres relatifs à ses biens et à ses droits (propriétés, privilèges, droits). Le cartulaire peut aussi compiler des documents concernant son histoire ou son administration. Ces copies sont rassemblées sous forme de registre pour en assurer la conservation et en faciliter la consultation.

Le registre qui nous intéresse ici intrigue par son aspect et sa forme. Pourquoi des chaines ? Le fonds d’archives anciennes de la Ville d’Avignon compte plusieurs registres à chaines. Ces chaines témoignent de la fixation d’un document important, d’un document faisant référence commune, en un lieu de consultation ouvert. Elles sont le signe du caractère public de ce document, qu’elles protègent. Les clous et la robustesse de la couvrure sont eux aussi le signe que le cartulaire municipal présenté ici était destiné à un examen fréquent et qu’on l’avait conçu en considérant cet usage. Sa présentation soignée, ainsi que les lettrines et dessins présents sur les pages en parchemin rappelle la dimension hautement symbolique mais aussi documentaire d’un tel registre.


Archives de la Ville – AL

Cartulaire enchaîné

de la Ville d’Avignon,

Exécuté par Collinet Lozeleti à la demande des syndics.

Registre in-folio, 145 feuillets en parchemin.

1423. Cote AMA AA1

Et le pape acheta Avignon



Il fut un temps où les villes et les territoires étaient vendus, achetés ou échangés, au gré des guerres, des délicatesses financières, des alliances et des mariages.


Au début du XIVe siècle, Avignon fait toujours partie du comté de Provence, dont Jeanne, reine de Naples, est aussi la comtesse. Accusée du meurtre de son premier mari et redoutant de perdre son royaume napolitain, elle vient négocier auprès du pape Clément VI à Avignon, où la papauté a élu domicile depuis 1309. Elle connait alors des difficultés financières. Jeanne vend la ville, son territoire, ses droits et ses revenus au Saint-Siège pour le prix de 80 000 florins d’or de Florence.


Les papes successifs resteront propriétaires d’Avignon bien après leur retour à Rome. Le rattachement définitif d’Avignon à la France intervient en effet seulement en 1791, en pleine période révolutionnaire.


Cet acte de vente date du 9 juin 1348. Le document, rédigé en latin médiéval sur parchemin roulé, porte les seings des notaires rédacteurs. Ces seings constituent des éléments d’authentification du document. La lettrine I, lettre initiale du premier mot du texte, qui commence par In nomine domini (invocation à Dieu), est particulièrement délicate.


Archives de la Ville – AL


Légende du document : Vente d’Avignon par la reine Jeanne de Naples, comtesse de Provence, à l’Église romaine. Acte de vente sur parchemin roulé. 9 juin 1348. Cote AMA Pintat1/9.

Généalogistes confinés ?


J’indexe, tu indexes, il/elle indexe,


NOUS indexons…




Le contexte actuel amène les Archives de la Ville d’Avignon à mettre en place plus tôt que prévu un projet d’indexation collaborative (« crowdsourcing » pour les intimes).

Ce projet porte sur l’indexation des actes de l’état civil avignonnais (fin XVIIIe siècle et XIXe siècle). Les archivistes ont commencé le dépouillement des actes de naissance les plus récents dont ils disposent (années 1900) et s’emploient à remonter le temps.

Du temps, vous en avez justement en ce moment ? Vous avez envie de vous impliquer, à votre mesure, dans un travail commun qui sera utile à tous et à chacun ? Il n’est pas nécessaire d’être spécialiste.


Contactez les Archives de la Ville par mail pour en savoir plus !

Collecte d’archives



de nos vies confinées



Le moment que nous sommes en train de traverser revêt un caractère historique inédit.

Isolés, parfois ultra-connectés, il nous amène à vivre une expérience exceptionnelle. Il marquera chacun d’entre nous. Un jour, cette période, sera regardée dans une perspective historique.

Il nous appartient, collectivement, de lui faire de la place dans les Archives notamment pour les historiens de demain.

Les Archives de la Ville d’Avignon lancent une collecte des traces de nos vies confinées : photographies, films, enregistrements sonores, récits, journal de bord, œuvres inspirées de cette mise en retrait du monde, objets symboles, etc.

Les délais de communicabilité de ces archives très personnelles seront déterminés avec les donateurs, dans le respect du secret de la vie privée.

Si vous souhaitez participer,

Vous pouvez écrire ici.


# Collecte # Confinement # Restezchezvous




Photo Archives de la Ville d’Avignon – non cotée – A. Lecrès

Cuisine et dépendances,


Collecte de photographies


d’intérieurs avignonnais



Lors de la Nuit des musées, initialement prévue mi-mai, reportée en raison de la pandémie de covid-19, les Archives municipales d’Avignon devaient ouvrir une nouvelle exposition temporaire sur les murs « retournés » de leur bâtiment.

L’ouverture de cette exposition, consacrée aux Intérieurs d'Avignon, est repoussée.

Mais sa thématique a une résonnance toute particulière dans le contexte actuel car votre chez-vous est, pour la plupart d’entre vous, un quotidien permanent pendant quelques semaines. Afin d’enrichir le projet d’exposition et de l’ancrer dans une histoire immédiate, les Archives de la Ville d’Avignon lancent une collecte de photographies d'intérieurs avignonnais.

Qu’il s’agisse de photographies d’intérieurs tirées de vos albums de famille et numérisées/photographiées ensuite, ou de photographies fraichement réalisées avec votre smartphone, ne vous censurez pas ! Écrivez-nous !

Chambre d’une étudiante infirmière à Avignon, 1935.









Photo Elisabeth Ely,

Archives de la Ville d’Avignon,

129Fi129.

Déambuler dans les rues


des photographies anciennes d’Avignon



Le site Internet des Archives de la Ville d’Avignon regorge de trésors et de pépites souvent méconnues.

Nous sommes contraints de rester chez nous ? Évadons-nous en redécouvrant les rues de notre quartier à travers les photographies ou cartes postales anciennes, confortablement installé dans notre canapé, dans notre lit ou encore attablé à la cuisine (pendant que nous veillons sur la cuisson d’un énième gâteau).

Il suffit de saisir le nom de la rue et de lancer la recherche pour que les résultats s’affichent à l’écran. C’est ici !

Avenue Saint-Ruf

au début du XXe siècle,




Carte postale Prévôt.

Archives de la Ville d’Avignon – 20Fi1010 – Collection Bayard.

Le Pont d'Avignon

reconstitué en 3D

Le court métrage restitue en trois dimensions et en intégralité le pont d’Avignon tel qu’il était il y a encore 400 ans. Le résultat est bluffant : une traversée de 920 mètres au-dessus du Rhône, entre le Palais des Papes et la tour Philippe Le Bel.

Il fut un temps, certes lointain, où le pont Saint-Bénezet reliait Avignon à Villeneuve-lèz-Avignon, et où on ne faisait pas qu’y danser.


Fruit du travail de quatre années de recherches scientifiques, le projet de reconstruction en 3D du Pont d’Avignon est un exemple parfait du mariage harmonieux entre les nouvelles technologies et un travail sans précédent de recherche.


Pour arriver à un tel résultat, il aura fallu mobiliser des ingénieurs informaticiens et une petite armée de chercheurs du CNRS (43 personnes réparties sur cinq laboratoires pilotés par le MAP, Modèle et simulations pour l’Architecture et le Patrimoine).


« Si les uns se sont plongés dans l’étude des manuscrits et des dessins anciens, d’autres se sont rendus sur le terrain à la recherche de vestiges et d’indices archéologiques, raconte Marc Andrieu, le chef du projet. L’objectif était de déterminer l’emplacement des anciennes piles du pont aujourd’hui enfouies sous les alluvions du Rhône ou immergées dans les bras de Villeneuve et Avignon. À l’aide de scanners laser 3D, d’ « échographies sous-fluviales » et autres opérations de carottage, une interprétation de la forme du Pont Saint-Bénezet a pu être reconstituée avant d’être numérisée ».


Las, endommagé à de multiples reprises par les crues du Rhône, il sera abandonné en 1669, et plus personne ne reliera le Palais des Papes à la Tour Philippe le Bel en l’empruntant.


Il ne reste aujourd’hui que 4 arches sur les 22 initiales, qui portaient le pont à une longueur totale d’environ 920 mètres. C’est sous cette forme que le monde entier connaît le Pont d’Avignon.

Spectacle


"Les allumeurs d'étoiles"

Vendredi soir, Cécile Helle lançait les festivités de fin d'année et les illuminations d'Avignon.

Dans l'attente de vous retrouver, la Ville vous offre un merveilleux spectacle de la compagnie Lilou

"Les allumeurs d'étoiles", filmé sur le Pont Saint-Bénezet et dans la cour d'honneur du Palais. 

Sur le Pont d'Avignon


par L'Orchestre National Avignon-Provence

Meilleurs vœux pour cette année 2021 !


L'Orchestre National Avignon-Provence a enregistré une version orchestrée du Pont d’Avignon. Cette musique, emblématique de la Ville d’Avignon, est une manière d’affirmer l'implication de l'Orchestre dans le territoire d’Avignon et sa région.


Orchestre National Avignon-Provence

REVISITER


Joseph Haydn (1732-1809)

Ouverture «Isola disabitata»


Piotr Illich Tchaïkovski (1840-1893)

Nocturne pour violoncelle et orchestre op.19 n°4

Variations sur un thème rococo pour violoncelle

et orchestre op.33


Joseph Haydn (1732-1809)

Symphonie n°65 en la majeur Hob. I :65

Vivace e con spirito – Andante – Menuetto – Finale : presto


Sergueï Prokofiev (1891-1953)

Symphonie n°1 dite « Classique »

Allegro – Larghetto – Gavotte : non troppo allegro –

Finale : molto vivace


Orchestre National Avignon-Provence


Direction Debora Waldman

Violoncelle Antonio Meneses


Co-réalisation

Orchestre National Avignon-Provence

/ Opéra Grand Avignon

La Veuve Joyeuse, Lehár


Opéra Grand Avignon

Nouvelle production de l'Opéra Grand Avignon, en coproduction avec l’Avant-Scène Opéra, Neuchâtel.

Opérette en trois actes de Franz Lehár,

Livret de Victor Léon et Leo Stein, d’après une comédie d’Henri Meilhac "L’Attaché d’ambassade". Adaptation française de Robert De Flers et Gaston De Caillavet.

Direction musicale : Benjamin Pionnier

Mise en scène : Fanny Gioria

Assistante mise en scène : Irène Fridrici

Chorégraphie : Elodie Vella

Décors : Eric Chevalier

Costumes : Erick Plaza-Cochet

Réalisation des costumes : Ateliers de l’Opéra Grand Avignon

Perruques et coiffes : Sandrine Degioanni

Lumières : Gaëtan Seurre

Études musicales : Ayaka Niwano


Missia Palmieri : Erminie Blondel

Nadia Popoff : Caroline Mutel

Olga : Noémie Fernandes

Sylviane : Aurélie Garros

Prince Danilo : Philippe-Nicolas Martin

Baron Popoff : Guillaume Paire

Camille de Coutançon : Samy Camps

Figg : Baptiste Joumier

Lérida : Pierre-Emmanuel Roubet

D’Estillac : Jean-François Baron

Pritschitch : Pascal Canitrot

Bogdanovitch : Patrice Laulan

Kromski : Xavier Seince


Orchestre National Avignon-Provence

Chœur et Ballet de l’Opéra Grand Avignon


Réalisation AMDA PRODUCTION

Spectacle enregistré le 27 décembre 2020

à l'Opéra Confluence,

Avignon, décembre 2020

Quand l'Orchestre s'éclate en ville !


Orchestre National Avignon-Provence

Quand l'Orchestre s'éclate en ville !

Cette 4ème édition, du 24 au 27 novembre 2020, aura lieu sur le web cette année.


Au programme une vidéo des musiciens, en formation de musique de chambre, tous les jours à 17h sur la chaîne Youtube de l’Orchestre et sur nos réseaux sociaux. Ces vidéos seront également partagées aux structures au sein desquelles les concerts devaient avoir lieu.


Pour en savoir plus sur le dispositif :


http://www.orchestre-avignon.com/musique-de-chambre/

Vendredi 27 novembre à 17h


Quintette à cordes


Programme : Ennio Morricone, Cinema Paradiso

Les Beatles, Eleonor Righby.

Retour sur...


Mix ABBA

au musée Calvet

Mercredi 25 novembre à 17h


Quatuor à cordes


Programme : Felix Mendelssohn, Quatuor à cordes N.6 opus 80 en Fa mineur.

Mardi 24 novembre à 17h


Formation Bolling


Programme : Extraits Claude Bolling, Suite pour flûte, piano, contrebasse et batterie.

Retour sur les

Journées Européennes du Patrimoine 2020


(Action culturelle et patrimoniale)

Ces panneaux constituent des petites expositions patrimoniales et concernent : la chapelle des Cordeliers, l'église et le couvent des Célestins, la Livrée d'Albane, l'Hôtel de ville et l'Hôtel de Beaumont.

La chapelle des Cordeliers

Les Cordeliers s’installent à Avignon en 1226.

C’est en 1233 qu’ils occupent le site sur les bords de la Sorgue, près du Portail Imbert. Ce lieu était alors hors des remparts.

Au XIVe siècle, l’église est reconstruite. C’est le Pape Jean XXII qui va l’initier. Clément VI continuera à fournir des fonds pour la continuation du chantier.

Le plan de l’église se caractérisait par une nef unique avec des chapelles latérales construites entre les contreforts. Son clocher est d’époque gothique.

De grandes familles avaient leur tombeau dans les chapelles de l’église, les Baroncelli ou les Sade par exemple. Laure de Noves, muse de Pétrarque, y aurait été ensevelie en 1348 et François Ier se recueillit sur cette sépulture présumée.



Clocher de l’église des Cordeliers.

Archives Municipales d’Avignon. 9Fi141.

En 1660, Louis XIV rencontra des fidèles assemblés dans le cloître de l’église afin de les guérir des écrouelles.

Ce lieu fut aussi le théâtre d’un épisode sanglant en 1791. Un secrétaire-greffier de la ville, Nicolas Lescuyer, y fut assassiné. Une soixantaine de suspects furent emprisonnés dans les geôles du Palais des Papes et exécutés. Les avignonnais connaissent cet évènement sous le nom de « massacre de la Glacière ».

Après la Révolution, l’église des cordeliers est vendue comme bien national et commencera à être démolie. Il n’en subsiste qu’une chapelle absidiale et le clocher.

La chapelle des Cordeliers est inscrite sur la liste des Monuments Historiques depuis 1932.


Mort de L’Escuyer dans l’église des Cordeliers.

Archives Municipales d’Avignon. 2Fi105

L'église et le couvent des Célestins

En 1660, Louis XIV rencontra des fidèles assemblés dans le cloître de l’église afin de les guérir des écrouelles.

Agé de 18 ans, il meurt en 1387 et il est inhumé, selon son souhait, dans le cimetière des pauvres et des étrangers, qui était situé sur le site de l’actuelle place des Corps-Saints. Les nombreux miracles qui interviennent sur sa tombe attirent de nombreux pèlerins. En 1389, Marie de Blois, reine de Sicile, fait édifier une petite chapelle.

En 1393, Clément VII accorde aux Célestins la fondation d’un monastère et le fondateur en sera le roi Charles VI. La première pierre de l’église est posée le 25 juin 1395 par le duc de Berry, le duc de Bourgogne et le duc d’Orléans, oncles et frères du roi.

C’est le lapicide et sculpteur lyonnais Pierre Morel qui est chargé de la réalisation du choeur de l’église, de la chapelle attenante et du transept. Les travaux sont achevés en 1401.


Plan général des bâtiments de l’ancien couvent des Célestins.

Archives municipales d’Avignon. 6Fi191.

Par manque de fonds, la construction de la nef est interrompue en 1424.

Il fut donc décidé de fermer la dernière travée par un mur. L’église a, depuis, gardé cet aspect inachevé.

De nombreuses chapelles se développeront néanmoins au sud et au nord, dont la chapelle du Bienheureux.

Sur la tombe du cardinal Pierre de Luxembourg, un bâtiment à quatre travées sera édifié, celui-ci permet de relier le transept de l’église à la chapelle de tous les Saints appelée aujourd’hui chapelle Saint-Michel.

Le cloître sera construit au sud et annexera dans sa partie nord deux travées des bas-côtés de l’église.

Le couvent des célestins est classé Monument Historique depuis 1914.



Cloître des Célestins.

Intérieur du cloître.

Archives municipales d’Avignon.

67Fi1233.

Le tympan de l'église des Célestins

Le tympan de l’entrée principale de l’église des Célestins, sculpté au XVIIe siècle, représente le pape Célestin V. Il est l’œuvre du fils de l’architecte François de Royer de la Valfenière.

Célestin V nait en 1210 en Italie, sous le nom de Pietro de Morrone. Issu d’une famille de paysans, sa mère le fait entrer chez les bénédictins en 1230. Il devient alors ermite et commence à acquérir une réputation de sainteté. Défenseur de la doctrine bénédictine et franciscaine, il obtient du pape Grégoire X l’autorisation de fonder l’ordre des Célestins, lors du concile de Lyon II en 1274.

A la mort du pape Nicolas IV en 1292, les cardinaux n’arrivent pas à se mettre d’accord sur l’élection de son successeur. Ce sera Pietro de Morrone qui sera désigné et élu en 1294 sous le nom de Célestin V. Comprenant très vite que cette charge est trop lourde pour lui, il renonce à la papauté la même année au profit de Boniface VIII. Ce dernier le retiendra prisonnier jusqu’à sa mort qui subviendra en 1296, et ceci de peur qu’il revienne sur sa renonciation.

Le pape Clément V le fera canoniser en 1313.

Sur ce tympan, Célestin V est représenté en robe de moine. La tiare papale au sol symbolise sa renonciation à la papauté.

Sur la façade de l’église, surplombant cette représentation, on peut remarquer, la présence des armoiries royales. Elles indiquent que le couvent des Célestins est une fondation du royaume de France.

La Livrée d'Albane


Palais gothique du XIVème siècle

Ancien Hôtel de Ville et Tour de l’Horloge d’Avignon (carte postale) - Archives de la ville d’Avignon - 56Fi489

Au temps des papes s’élevait à l’emplacement de l’actuel Hôtel de Ville, au carrefour de la rue Ferruce, la livrée d’Albane, palais cardinalice gothique attribué au début du XIVe siècle à Pierre de Colonna.

Cet édifice est successivement occupé par Pierre de Mortemard, puis Etienne Aubert, futur pape Innocent VI, qui lègue son palais à son neveu, Audoin Aubert après l’avoir élevé au cardinalat en 1353. La livrée doit son nom à son dernier occupant, Nicolas de Brancas, cardinal-évêque d’Albano.

Répondant au schéma classique des livrées cardinalices, l’intérieur imite celui du Palais des Papes, avec chambre de parement, grand tinel, salle des festins, studium … Toutefois, la topographie exacte de la livrée reste peu connue.

La livrée est abandonnée par son titulaire après le départ des Papes d’Avignon. En 1447, le conseil de ville en achète la partie principale pour y installer la maison commune ; le reste est loué au Collège de Saint-Ruf et aux Bénédictines de Saint-Laurent voisines.

Le palais gothique est détruit sous Louis-Philippe, laissant place à l’Hôtel de Ville actuel, achevé sous le Second Empire dans un style néo-classique caractéristique de l’époque.

La Tour du Jacquemart

unique vestige de la Livrée d'Albane

Le seul élément encore visible de cet ensemble, détruit au milieu du XIXe siècle, est la Tour de l’Horloge ou Tour du Jacquemart, élevée par Audoin Aubert.

La tour de la livrée d’Albane, symbole de puissance, construite sur cinq niveaux de plan carré, abrite l’un des plus beaux et plus étrange décor de l’Europe de cette époque.

Le premier étage, empreint de décors peints et sculptés, à la symbolique forte et aux lectures multiples, parfois encore obscures, semble annoncer les cabinets de curiosité des siècles suivants. Le second étage accueille une chapelle privée, aux décors plus sobres. La particularité de celui-ci réside en la présence du pape Innocent VI représenté à la manière de Saint Paul, entouré de l’ange de Mathieu, de l’aigle de Jean et du lion de Marc. Une attention particulière est portée à la décoration, ainsi qu’à l’architecture même de la tour, au sein de laquelle, la lumière, incarnation divine, joue un rôle majeur.

Pensée comme une camera secreta par Audoin Aubert, elle devient entrepôt des archives communales à la fin du XVe siècle puis poste de police municipal à la fin du XIXe siècle.

La tour est rehaussée de 16 mètres afin de recevoir l’horloge publique en 1471, réalisée par Amiel Guibert. La place de la Porte Ferruce devient, ainsi, progressivement la Place de l’Horloge, rythmée au son de la cloche nouvellement installée, entourée des automates Jacquemart et Jacquemarde ou Jacotte, dont les statues d’origine sont conservées au Musée Calvet.


Décors peints et sculptés du premier étage.

Hôtel de ville,


La salle des fêtes

Vitrine de l'Ecole d'Avignon

Boiseries

Joseph-Gaston Pourquery de Boisserin, maire d’Avignon de 1888 à 1903, fait appel à l’ornemaniste montpelliérain Edouard Lefèvre à la fin du XIXe siècle pour habiller cette salle de 85 m de long de boiseries roses et blanches, relevées de stucs et dorures, restaurées en 2006.


Sculptures et éléments architecturaux

Les niches à coquilles surmontées de médaillons encadrant la porte-fenêtre du balcon, la cheminée monumentale ainsi que les entrées nord et sud, accueillent vases et sculptures réalisés par Félix Charpentier (1858-1924). Cet artiste renommé, originaire de Bollène est également l’auteur de la cheminée monumentale en bronze et pierre installée en 1902, dont le linteau soutenu par deux atlantes accueille la sculpture Les Lutteuses ou La lutte des vendangeuses. La paternité des quatre hauts reliefs des murs nord et sud : la Famille, le Serment, le Rappel et le Vaucluse, réductions du soubassement du Monument du centenaire commémorant le rattachement d’Avignon et du comtat Venaissin à la France, est également attribuée à Félix Charpentier.


Avignon, place de l’Horloge : Le monument du Centenaire,

Archives de la ville d’Avignon.

9Fi137.

« La Nouvelle Ecole d’Avignon »


Les décors peints commandés par la municipalité au début du XXe siècle, sont l’oeuvre d’artistes reconnus, élèves de Pierre de Grivolas ou de Paul Saïn. Ils incarnent la « Nouvelle Ecole d’Avignon », mouvement qui initie la renaissance picturale avignonnaise. Ces « naturalistes provençaux » oeuvrent à la mise en valeur de l’identité régionale en exprimant la spécifié du paysage provençal, autour notamment d’un important travail sur sa lumière.

Clément Brun (1867-1920), Louis Bonnot dit Lina Bill (1855-1971) avec La peinture provençale et La musique provençale, Marius Chambon (1876-1962) et Antoine Grivolas (1843-1902) habillent les dessus de portes et les tympans des fenêtres. Quant au plafond, il est confié aux pinceaux de Jules Flour (1864-1921) qui y représente un grand ciel, légèrement voilé dans lequel des angelots exposent des guirlandes.

Portrait d'Antoine GRIVOLAS

Jean-Baptiste Michel, 1876.




Archives de la ville d’Avignon

94Fi168.


France, Saint-Raphaël : Louis Lina Bill.

POIRSON Alexandre, 1909.





Archives de la ville d’Avignon,

24Fi596.

Portrait du peintre Clément Brun, 1885,

Jean-Baptiste Michel, 1876.




Archives de la ville d’Avignon

94Fi168.


Hôtel de ville,


La salle des mariages

La statue en marbre blanc, pouvant être interprétée comme une allégorie de la vertu, de la pudeur et de la chasteté, est l’œuvre de Victor Fontan (1842-1903), artiste lyonnais.

La salle est ornée de peintures à l’huile marouflées, commandées par la municipalité à Louis Agricol Montagné (1879-1960), aquarelliste avignonnais de renom, directeur de l’Ecole des Beaux-Arts d’Avignon de 1920 à 1928. Il représente ici les paysages et monuments emblématiques d’Avignon. Le pont Saint-Bénézet et deux paysages « Bords du Rhône », dont un avec le mont Ventoux sont figurés sur les trumeaux au-dessus des portes. Entre les fenêtres, sont peints le Fort Saint-André et le Pont Saint-Bénézet, vus depuis l’île de la Barthelasse.

Leur font face deux tableaux de grande taille de Pierre Grivolas (1823-1906), chef de file de « la Troisième école d’Avignon» et peintre majeur du Ventoux. Nommé directeur de l’Ecole des Beaux-Arts d’Avignon en 1878, il joue un rôle central dans le rayonnement de cette école régionale, dont les élèves prennent part à la décoration de la Salle des fêtes voisine.

Jeunes filles venant ramasser du bois (1901).

La femme, représentée en nymphe aérienne, incarnant l’idéal de la beauté grecque autant que celle des filles de la campagne provençale, effectue la tâche quotidienne et indispensable du ramassage du bois. La Vénus ramasseuse de bois de Pierre Grivolas ressemble étonnamment à la La Glaneuse de Jules Breton (1877).

Jeune, grande et élancée elle semble s’offrir au regard de ses adorateurs. De sa main gauche elle maintient le fagot posé sur sa tête, alors que sa main droite serre le tablier contenant le reste de sa collecte.




La Glaneuse,

Jules Breton,

1877.

Le jeu des Rameaux à Avignon ou Jour des Rameaux, Pierre Grivolas

Avec ce tableau, Pierre Grivolas se fait observateur de la croyance religieuse provençale et de ses traditions locales.

Le titre, double, incarne le glissement de la symbolique de ce jour. Ne sont plus proposés des rameaux de buis ou d’olivier en souvenir de l’entrée du Christ à Jérusalem, mais de simples bâtons de bois décorés et agrémentés de sucreries faisant l’objet d’une loterie pour les enfants.

La fête religieuse est ici détournée en une pratique païenne. Le peintre met en lumière une fête profane, dont le personnage central est une mère portant son enfant, heureux gagnant du rameau, avec en arrière-plan un attroupement d’enfants tentant leurs chances et de parents attentifs. La place, semble alors n’être qu’un simple de décor de la scène.




Portrait de Pierre Grivolas,

Archives de la ville d’Avignon,

94Fi170 - TOURTIN (J)


L'Hôtel de Beaumont de Teste,




Côté Jardin, entre finesse

et harmonie architecturales



Rompant avec la sobriété du bâtiment côté rue, un soin particulier est apporté à la façade côté jardin (dictée par le nombre d’or pour son corps central), témoignant d’une volonté d’harmonie caractéristique des espaces extérieurs nobles. La paternité de la façade sur jardin pourrait être attribuée à Jean-Baptiste Franque1, ou l’un de ses proches contemporains.

Les décors sculptés du corps central de la façade amènent un certain raffinement architectural, tout en intégrant parfaitement la structure et l’équilibre de l’ensemble. Les arcs en plein cintre sont ornés de mascarons sculptés au rez-de-jardin. Les ouvertures sont couronnées d’arcs surbaissés et de volutes au premier étage. Les sculptures des visages sculptés en clefs d’arc témoignent d’un haut niveau d’art, avec une parfaite maîtrise des courbes et contrecourbes.

L’axe de symétrie traversant verticalement la façade, par un effet de composition, souligne le plein des baies ainsi que les trois consoles sculptées soutenant le balcon, base du départ des trois pilastres supportant le fronton.

La composition architecturale de la façade côté jardin, et notamment de ses ouvertures, disent beaucoup de la répartition des étages et de leurs usages. L’attention portée aux baies élancées du rez-de-chaussée et du premier étage, niveaux nobles ouverts sur la nature, contraste avec l’étroitesse des fenêtres et la sobriété architecturale du deuxième étage, destiné au personnel.

Le buffet d’eau fermant le jardin au nord est élaboré dans le même esprit d’harmonie que la façade, répondant directement à la symétrie de sa composition. La fontaine est ornée d’une représentation du Léviathan finement sculptée et dominée par un entablement monumental, que soutiennent deux consoles décorées de guirlandes et d’ornements rappelant ceux de la façade de l’hôtel.

La présence d’eau au fond du jardin répond à un double usage, d’agrément de l’espace noble et d’abreuvoir pour les chevaux abrités par le corps de bâtiment contre lequel la fontaine est adossée, accessible par les doubles-portes entourant le buffet d’eau.


1 Jean-Baptiste Franque (1683-1758), le plus célèbre membre de la dynastie des architectes Franque est à l’origine, avec ses enfants, de la plupart des édifices du XVIIIe siècle d’Avignon. Leur sont notamment attribués l’Hôtel de Villeneuve-Martignan (musée Calvet), l’Hôtel de Caumont (Collection Lambert), la chapelle Saint-Charles (Service départemental d’archéologie) ou encore le tracé de la rue du Vieux-Sextier.

Hôtel de Beaumont de Teste,


Petite histoire



L’histoire de cet Hôtel est intimement liée à celle d’Avignon. Ses nombreux propriétaires membres de l’Eglise, de l’administration municipale, de l’intelligentsia, ont tous contribué à l’évolution de ce lieu, et ont été les témoins des mutations des modes de vie de la société aristocratique avignonnaise. L’Hôtel de Beaumont apparaît ainsi comme un magnifique exemple des styles et savoir-faire architecturaux et décoratifs du XVIIe au XXe siècle.

Les n°9 et n°11 de la rue de la Croix

L’Hôtel Azémar, dit de Beaumont ou encore de Teste, aujourd’hui situé aux n°9 et n°11 de la rue de la Croix, était originellement divisé en deux entités, entre lesquelles s’ouvrait un passage menant à la chapelle de la Sainte Croix, attestée dès 1316, aujourd’hui disparue, de laquelle la rue tire son nom.

Christophe de Beaumont, notaire, acquiert l’immeuble du n°9 en 1604. A sa mort, Jacques de Beaumont, chanoine de Saint Pierre d’Avignon en hérite et loue son hôtel à l’évêque de Luçon, futur cardinal de Richelieu pendant son exil avignonnais de mai 1618 à mars 1619.

A partir de 1665, la maison située au n°11 appartient à Philippe de Bertrand de Pélicier, seigneur d’Eyrolles.

L’édification en hôtel particulier

Quand la famille Teste s’installe rue de la Croix en janvier 1740, les maisons du n°9 et du n°11 ont déjà été réunies par les précédents propriétaires. Le passage de la chapelle, alors privatisé, est unifié au moyen d’une voûte. Joseph de Teste, successeur de l’ancien propriétaire dans la charge de registrateur des bulles apostoliques, originaire du Piémont, docteur agrégé, consulteur du Saint-Office et coseigneur de Vénasque et Saint-Didier, entend donner aux lieux le caractère noble qui convient à son nouveau statut. Il initie des travaux de grande ampleur et ceci afin de créer un véritable hôtel, entre cour et jardin. L’ensemble que l’on voit aujourd’hui date de cette époque, le passage devenu inutile est supprimé et incorporé aux nouveaux bâtiments.

Les deux corps de logis, rue de la Croix, sont liés par une cour intérieure, l’escalier d’honneur desservant l’étage noble et l’escalier secondaire ou « petit escalier » menant aux niveaux réservés aux domestiques.

La façade sur rue, comme celle sur jardin, par leur registre, laissent apparaître les usages de chaque niveau de l’hôtel.

Le rez-de-chaussée était dédié au service d’une part, et aménagé en appartements côté jardin. Le premier étage était occupé par les appartements nobles, de la famille de Teste. Le second étage était destiné aux chambres des domestiques et à l’appartement du fils Teste côté jardin.

L’Hôtel de Beaumont reste dans la famille Teste jusqu’au milieu du XIXe siècle.

Les époux Martin, négociants, achètent la maison en 1852. A partir de 1874, la propriété des maisons revient au docteur Lauriol, puis au docteur Cade en 1887. L’hôtel de Beaumont entre finalement dans la famille Azémar à la fin du XIXe siècle.

Visite de l'Hôtel Azémar


(Hôtel de Beaumont – Hôtel de Teste)

Visite de l’Hôtel,

La façade de l'hôtel Azémar, en pierres de taille, est rythmée sur neuf travées de fenêtres, sur trois niveaux. L’hôtel possède deux entrées principales et identiques. La façade sur rue est marquée par la sobriété de ses ornements.


Les niveaux se répartissent ainsi :


Le rez-de-chaussée aux baies de dimensions modestes et aux encadrements simples est destiné à une fonction de service.

Le sol de l’entrée et de l’espace sous verrière est composé de mosaïques, typiques des aménagements du début du XXe siècle. Les sols des salons donnant sur le jardin sont constitués de parquets modernes.

Les boiseries et le plafond mouluré du salon vert datent du XIXe siècle et les radiateurs en fonte du début du XXe siècle.

La verrière est datée du XXe siècle. Elle recouvre une partie de l’espace de la cour d’origine qui permettait l’accès aux calèches.

La mosaïque, les vitraux et les menuiseries sont caractéristiques de la Belle Epoque.

L’escalier d’honneur

L’escalier se trouve à l’emplacement de l’ancienne cour intérieure et celui du n° 11 est situé sur l’ancien passage menant à la chapelle de la Sainte-Croix.

Le décor peint du grand escalier, en trompe-l’œil, est daté du XIXe siècle, mais l’escalier ainsi que le garde-corps en fer forgé et la fontaine sculptée sont du XVIIIe siècle.


Au premier étage (étage noble), les encadrements en pierres de tailles moulurées des fenêtres, surmontées d'arcs en plein cintre, indiquent un étage à usage noble.

Cet étage est doté de riches décors, ses sols sont revêtus de tomettes en terre cuite ou de parquets à chevrons.

Salon de Teste

Le Grand salon du premier étage est réaménagé au XIXe siècle et les boiseries et parquets sont refaits à cette époque. Seules la cheminée et la glace à encadrement doré sont datées du XVIIIe siècle. Les miroirs au mercure de la même époque ont été remployés et intégrés aux boiseries et décors qui sont eux du XIXe siècle.

Salon XVIIIe

Le Plafond en bois de ce salon est un plafond à la française. Il s’agissait à l’origine d’une salle de réception.

La Chambre XVIIIe

Il s’agissait de la chambre principale, on peut voir au-dessus des portes et des trumeaux des peintures de paysages. Certains y voient des réalisations du peintre Joseph Vernet.

Les murs sont ornés de damas du XVIIIe siècle et le plafond mouluré a conservé ses décors d’origine.


Au dernier niveau, les encadrements en pierres de taille à arc surbaissé, de dimensions plus réduites correspondent à un étage à usage secondaire.


Certaines parties architecturales de l’Hôtel Azémar, par leur caractère remarquable, ont été classées au titre des monuments historiques en 1992.



Sont concernés par ce classement :


- les façades et toitures sur rue,

- les façades sur cour intérieure et sur jardin,

- le sol et les murs du jardin,

- la fontaine adossée au mur du fond du jardin,

- le sol caladé de la cour intérieure,

- le grand escalier et sa rampe en fer forgé,

- le petit escalier et sa rampe en fer forgé,

- le grand salon au premier étage sur rue,

- le petit salon au premier étage sur rue,

- la chambre au premier étage sur rue,

- le petit cabinet du deuxième étage.

Le jardin et sa façade du XVIIIe siècle,

Rompant avec la sobriété du bâtiment côté rue, un soin particulier est apporté à la façade côté jardin. La réalisation de la façade sur jardin pourrait être attribuée à Jean-Baptiste Franque ou l’un de ses proches contemporains.

Les arcs en plein cintre sont ornés de mascarons sculptés au rez-de-jardin.

La composition architecturale de la façade côté jardin, et notamment de ses ouvertures, disent beaucoup de la répartition des étages et de leurs usages. L’attention portée aux baies du rez-de-chaussée et du premier étage contraste avec l’étroitesse des fenêtres et la sobriété du deuxième étage, destiné au personnel.

Le buffet d’eau, au nord du jardin, répond au style architectural de la façade. La fontaine est ornée d’une représentation du Léviathan, finement sculptée et dominée par un entablement monumental, que soutiennent deux consoles décorées de guirlandes et d’ornements rappelant ceux de la façade de l’hôtel.

La présence d’eau au fond du jardin répond à un double usage, d’agrément de l’espace noble et d’abreuvoir pour les chevaux abrités par le corps de bâtiment contre lequel la fontaine est adossée, accessible par les doubles-portes entourant le buffet d’eau.

Le jardin devait avoir un tracé particulier, qui n’est malheureusement plus visible aujourd’hui. Mme Azémar était par ailleurs passionnée par l’art des jardins.

Une nouvelle vie pour l'Hôtel de Beaumont,

Un édifice patrimonial remarquable

pour une collection d'exception

Le legs Azémar,

L’Hôtel Azémar, dit de Beaumont ou encore de Teste, aujourd’hui situé aux n°9 et n°11 de la rue de la Croix, était L’Hôtel de Beaumont, entré dans la famille Azémar à la fin du XIXe siècle, devient propriété de Michèle Azémar en 1987.

Sans héritier, Mme Azémar lègue l’hôtel à la Ville d’Avignon, à la condition d’en faire un lieu culturel ouvert à tous et accueillant son exceptionnelle collection de poupées aux origines très diverses : russes, provençales, asiatiques… ainsi que de peluches et de poupées Barbies. Le legs a été accepté par la Ville d’Avignon par délibération du 27 septembre 2017.

Le legs Yvon Taillandier,

Yvon Taillandier, créateur et observateur de l’art du XXe siècle, est né à Paris en 1926. Sa trajectoire a été dense et riche : tour à tour peintre, sculpteur, écrivain reconnu et critique d’art, secrétaire du comité du Salon de Mai à Paris entre 1949 et 1999, inventeur du « Taillandier Land » et précurseur de la figuration libre ou plutôt « libératrice». Yvon Taillandier a reçu, au cours de sa vie, de nombreux cadeaux de ses amis artistes, qui ne sont autres que Miró, De Staël, Prassinos, Calder Poliakoff, Bram Van Velde… Il a été un artiste prolixe : son œuvre est immense et très diversifiée.

L’artiste qui passe ses dernières années à Avignon avant de s’éteindre en mars 2018, laisse ainsi une riche collection de toiles, sculptures, mobiliers peints, carnets de croquis, poteries peintes, estampes ainsi qu’une bibliothèque d’art et de littérature, constituée de dons qu’il a reçus toute sa vie, et des manuscrits et des tapuscrits. Sa veuve, Françoise Taillandier a choisi de les donner à la Ville « pour reconstituer l’aventure d’Yvon dans ce siècle ». La Ville d’Avignon a accepté ce nouveau legs par délibération en avril 2019.

Un projet pour présenter


la collection Taillandier

Le legs Yvon Taillandier,

Dans le respect de ces legs, la Ville d’Avignon a imaginé un projet de reconversion permettant la création d’une nouvelle place culturelle dans un lieu remarquable, partiellement classé au titre des Monuments Historiques.

Des actions en prévision de la réhabilitation de l’Hôtel de Beaumont ont déjà été engagées par la Ville : une campagne photographique documentaire du site, une campagne photographique artistique réalisée par l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles, une évaluation de la collection et une sélection des poupées à exposer, un inventaire de l’ensemble du mobilier, un relevé des locaux par un géomètre. Le caractère exceptionnel des lieux, ainsi que son potentiel d’aménagement a été confirmé par une étude patrimoniale finalisée en 2018.

Le projet de réaménagement de l’Hôtel de Beaumont entend accueillir et mettre en valeur les collections d’Yvon Taillandier et de Madame Azémar, ouvrir le jardin au public, créer des espaces d’expositions temporaires …

L’objectif de cette opération est de diversifier l’offre culturelle avignonnaise, en faisant cohabiter à l’aide d’une scénographie originale des oeuvres d’art contemporain, l’insolite collection de poupées et un patrimoine architectural d’exception.

Est également étudiée la possibilité d’un espace boutique et restauration, ainsi que l’aménagement d’une partie des lieux en logements ou résidence d’artistes dans la mesure des superficies disponibles.

Visite des Bains Pommer

Auguste-Claude Pommer,

La grande aventure des Bains Pommer commence avec Auguste-Claude Pommer. A la fin du XIXe siècle, il est alors maitre-baigneur aux Bains de la Poste situés rue de la République. Il est chaudronnier de formation et ancien compagnon. En 1886, il se porte acquéreur d’un grand bâtiment constitué de trois ailes entourant un jardin. Un des intérêts de cette parcelle est qu’elle située sur le cours d’eau d’une sorguette.

En 1888, il charge l’entrepreneur Daruty de lui dresser les plans d’un établissement de bains. De par sa formation initiale, Auguste-Claude Pommer se chargera lui-même de la mise en place des installations de l’édifice. Tous les équipements seront de qualité, les baignoires en zinc, des petites dalles de terre cuite pour les sols, de la pierre de Fontvieille pour les murs, des rampes en fonte, du noyer et de carreaux en verre pour les cabines, des miroirs.

Les Bains Pommer se situent, à l’époque, dans un quartier en pleine mutation. Le percement de la grande rue Thiers vient d’être réalisé et donne une ambiance de vie très « parisienne ».

Les Grands Bains de la place Pie,

C’est lors de la fête de l’Immaculée Conception, qui marque le début de la Foire de l’Hiver, le 8 décembre 1890, que l’inauguration des Bains Pommer a lieu. Les publicités de l’époque font référence aux « Grands Bains de la Place Pie ».

Les installations des bains sont à la pointe de la modernité de l’époque et 40 cabines individuelles, équipées de baignoires, sont proposées.

Une des grandes finalités de ce genre d’établissement est de proposer des prestations thérapeutiques à base d’eau sulfureuse, sous forme de bains ou de douches au jet. L’Hydrothérapie est en plein essor et est sensée guérir aussi bien le physique que le psychologique. Les espaces réservés pour ces soins sont localisés dans ce qui est appelé l’ « allée des sulfureux ».

Un puits artésien permet l’approvisionnement en eau, qui est chauffée par trois chaudières à charbon placées dans le local technique où sont réalisés le pompage et le stockage dans des réservoirs.

La salle principale est majestueuse et éclairée par une grande verrière équipée d’un velum. Les cabines sont distribuées tout autour. Un escalier permet d’accéder à l’étage où d’autres cabines sont disponibles. La montée est agrémentée d’une décoration constituée de trois grands vases en majolique. Nous sommes vraiment dans un style Belle Epoque.

Les clients à l’intérieur des bains attendaient leur tour, tout en discutant assis sur le grand pouf central agrémenté d’aspidistras en pots.

Un personnel important est aux petits soins des clients, s’occupant de remplir les baignoires, de fournir brosses, serviettes chaudes, savon et autres produits cosmétiques. Une clochette placée à l’entrée des cabines permet au personnel de répondre immédiatement à l’appel des clients.

Le temps d’occupation des cabines est limité à 40 mn et est rappelé par une inscription placée dans chacune d’entre elles.

La propreté de l’établissement était impeccable. Après chaque passage, la baignoire était récurée à l’aide de cendre de bois tamisée, récoltée chez les boulangers de la ville.

Ce lieu a connu un réel succès car l’hygiène à cette époque est primordiale et un grand nombre d’habitations appartenant aux familles bourgeoises de la ville ne possèdent pas encore de salles de bain ni d’eau courante.

Certaines figures célèbres avaient leurs habitudes, tel Frédéric Mistral qui prenait toujours la cabine N° 14.

Dans les années 30, le fils d’Auguste-Claude, Louis Pommer, effectue quelques transformations. Il crée des cabines de douches dans des couloirs annexes, couvre les murs des cabines de carreaux de céramique et remplace les baignoires en zinc par des baignoires en porcelaine. Les chaudières à charbon seront également remplacées par des chaudières à mazout.

En 1955, de nouveaux travaux vont être réalisés afin de proposer une dizaine de douches moins luxueuses et au tarif plus bas. Les soins à base d’eau sulfureuse seront supprimés et ces espaces dédiés remplacés par des douches.

Une nouvelle clientèle fera son apparition constituée d’ouvriers et d‘élèves. Ces bains deviendront alors plus populaires.

Elisabeth Pommer, l’arrière-petite-fille d’Auguste-Claude Pommer, connaitra les derniers temps des bains. La modernisation de la société et l’équipement des maisons en salles de bains va entrainer la désaffection de ces établissements par la population. Les Bains Pommer fermeront leurs portes en 1972. Au niveau du comptoir, les prix de l’époque sont toujours affichés : 3,20 francs pour un bain, 2,20 francs pour une douche. Les articles d’hygiènes y sont toujours disponibles ainsi que dans les vitrines, lames de rasoirs, lotions, savons…

En 1992, les Bains Pommer ont été classés au titre des Monuments Historiques. La Ville d’Avignon a acquis cet établissement en 2017.

Molière à Avignon


(Action culturelle et patrimoniale)

C’est en 1640, à Paris, que Jean-Baptiste Poquelin, âgé de 18 ans, fait la connaissance de Tiberio Fiorelli dit Scaramouche, comédien de la Commedia dell’arte. Il est fort probable qu’il reçoive des leçons de comédie de sa part lors de cette période. En 1642, la vocation théâtrale du futur Molière devient de plus en plus certaine. Il rencontre alors la comédienne Madeleine Béjart âgée de 24 ans. Elle est la protégée d’Esprit-Rémond seigneur de Modène, personnage d’importance de la ville d’Avignon dont elle aura une fille, Armande.

En 1643, ayant renoncé à la charge paternelle de tapissier du Roi, Jean-Baptiste Poquelin signe l’acte d’association de l’Illustre-Théâtre avec Madeleine Béjart, sa sœur Geneviève, son frère Joseph et cinq autres comédiens.

Molière se produira en représentations pendant 12 ans dans le sud de la France, de 1646 à 1658. Parmi les villes qu’il a traversées, nous pouvons citer, Pézenas, Montélimar, Vienne et surtout Avignon, ville dans laquelle il se rendra régulièrement, et Lyon, cité port d’attache de la troupe. En 1653, les comédiens seront hébergés par le prince de Conti, protecteur des comédiens, au château de La Grange des Prés.

Nous n’avons que peu de documents témoignant de la vie de Molière durant son passage à Avignon mais les haltes dans cette ville sont attestées par quelques archives. Avignon à cette époque, ville de première importance, accueillait de nombreuses troupes de comédiens. Cette affluence était telle que deux jeux de paume de la ville étaient équipés afin de produire des représentations théâtrales. Il en est ainsi de celui situé dans la rue de la Bouquerie qui appartenait au beau-père du peintre Nicolas Mignard. En 1648, Nicolas Mignard et son épouse en hériteront. Ils loueront le jeu de paume à un maître paumier en 1653. Dans le contrat de location, des clauses font références à la destination théâtrale du bâtiment.

Porte de la maison de Nicolas Mignard



© Stéphane Jordan

Les documents d’archives précisent que Molière et sa troupe étaient présents à Avignon en 1655 et 1657. Ils ont certainement fréquenté cette ville avant ces dates car à cette époque-là, il semblerait que Nicolas Mignard et la troupe de Molière se connaissaient bien. Il est probable que Molière et le peintre se soient liés d’amitié dès 1652 lors des premiers voyages de l’Illustre Théâtre dans la région.

Nicolas Mignard réalisera un portrait de Molière en César, rôle que le comédien a joué dans la pièce de Corneille La Mort de Pompée. Ce tableau est aujourd’hui conservé dans le Foyer des artistes de la Comédie Française à Paris. Il a été acquis par la Comédie Française en 1868. Dans ce tableau, Molière porte une tunique bleue sous une cuirasse ornée d’une tête de lion. La chlamyde rouge est attachée à l’aide d’une fibule. Molière est couronné de lauriers. Il tient le bâton de commandement.

Portrait de Molière

dans le rôle de César,

dans la pièce La Mort de Pompée de Corneille,

par Nicolas Mignard




© Collections Comédie-Française

On sait, par des écrits critiques conservés, que l’interprétation de Molière dans cette tragédie a été moquée dès 1663. Mais si ces critiques ont été amplifiées par les ennemis de Molière, on sait aujourd’hui qu’elles ont pour origine le comédien lui-même avec la complicité de Donneau de Visé, auteur du premier pamphlet contre Molière. Cette manœuvre avait pour but de créer une publicité autour de la troupe et de la pièce L’Ecole des Femmes jouée à cette époque.

A partir de 1656, le prince de Conti se tournera vers un mode de vie de dévot et cessera d’aider et de fréquenter les troupes de théâtre. A cela s’ajoutera une décision des Etats du Languedoc, contrôlés en majorité par les membres de l’Eglise, qui suspendront les aides financières aux comédiens. Cette décision fut prise à Béziers alors que Molière présentait sa pièce Le dépit amoureux. Cela l’incita à quitter cette ville pour rejoindre Avignon où la pièce continuera à être jouée.

En 1657, Molière rencontra le frère de Nicolas Mignard, Pierre Mignard. Celui-ci a, alors, acquis une réputation à l’échelle européenne. Ils devinrent de grands amis. Cette rencontre se déroula lors d’un passage du peintre chez son frère, alors qu’il revenait de Rome et se rendait à Paris. Il est possible que ce soit lors de cette halte que Pierre Mignard commença un portrait du comédien, conservé aujourd’hui au musée Condé à Chantilly.

Portrait de Jean-Baptiste Poquelin dit Molière

par Pierre Mignard (1658)


©RMN – Grand Palais (domaine de Chantilly) / Harry Bréjat

De par leur notoriété, les peintres Pierre Mignard et Nicolas Mignard resteront à Paris, ainsi que Molière qui connut dans la capitale un énorme succès.

Bibliographie :

FORESTIER Georges, Molière l’Avignonnais et ses amis, Mignard d’Avignon et Mignard le Romain, dans Cahiers Jean Vilar, N° 118, 2015, p. 4-9.

JURGENS Madeleine et MAXFIELD-MILLER Elizabeth, Cent Ans de recherches sur Molière, S.E.V.P.E.N., Archives Nationales, Paris, 1963.

MARCEL Adrien, Molière à Avignon, dans Mémoires de l’Académie de Vaucluse, Tome XXII, 1922, p. 19-37.

Rendez-vous au jardin

Les Dessous d’Avignon #1


(Action culturelle et patrimoniale)

Dans le cadre de Rendez vous au Jardin, manifestation culturelle nationale annulée pour l'instant, dont le thème était la transmission des savoirs, l'action culturelle et patrimoniale souhaitait proposer une exposition numérique.

2020 étant l'année de la bande dessiné, en travaillant à partir de la bande dessinée Les Dessous d'Avignon de Romain Lecocq aux Editions du Signe, elle a réalisé des focus sur certains personnages historiques ou lieux emblématiques de la ville. Ce projet entremêlera ainsi panneaux didactiques et fictionnels dessinés.

Rendez-vous au jardin

Les Dessous d’Avignon #2


(Action culturelle et patrimoniale)

Rendez-vous au jardin

Les Dessous d’Avignon #3


(Action culturelle et patrimoniale)

Rendez-vous au jardin

Les Dessous d’Avignon #4


(Action culturelle et patrimoniale)

Exposition SCULPTURES ETC.

La MAC’A


(Maison des Arts Contemporains d’Avignon)

Cette exposition, initialement présentée dans les espaces consacrés du Cloitre Saint-Louis du 7 au 29 mars 2020 a dû être brutalement écourtée du fait des consignes de confinement et du contexte sanitaire lié à l’épidémie de COVID-19.

Une captation vidéo de l’exposition a cependant pu être réalisée permettant aujourd’hui au public d’en effectuer une visite virtuelle.

Avant de visionner la vidéo consacrée à l'exposition, voici quelques repères... Par ordre d'entrée en scène :


Pierre Ribà : sculptures à base de carton cannelé. Sobriété, formes simples et épurées.

Stéphanie Pelletrat : formes inattendues, énigmatiques et puissantes, alliant porcelaine, grès, mousse, fil de fer etc.

Jean-François Auber restitue à la nature ce qu'elle nous a donné : du papier issu de la forêt de pins des Landes, il fait renaître le bois.

Myriam Louvel, brodeuse de fil de fer galvanisé. Sculptures aériennes, légères et pourtant solides.

Matthieu Dagorn joue avec le bois, le plastique, le métal, les matériaux de récupération et, pour l'exposition, réalise une installation de grandes dimensions.

Noëlle de Grandsaigne réalise des boîtes de petites dimensions. S'en approcher pour découvrir des scènes insolites.

Jean-François Coadou : sculpture sur acier. Ses Equations palindromiques ? impossible de les appréhender d'un seul regard.


http://www.mac-a.org/

Spectacle vivant ①


(Action culturelle et patrimoniale)

Dans cette période difficile, la musique est un soutien.


Philippe Grison, Directeur Général de l’Orchestre Régional Avignon-Provence vous présente la vidéo collective de l’Orchestre reprenant un extrait de l’Ouverture du Docteur Miracle de Georges Bizet.

Spectacle vivant ②


(Action culturelle et patrimoniale)

Le théâtre Golovine vous propose le spectacle co-réalisé "L'Ambition d'être tendre" de la Compagnie La Parenthèse qui a reçu durant le Festival le prix du Public dans la catégorie "Meilleur spectacle de danse OFF 2019".


(Mot de passe : ambition)


Compagnie www.la-parenthese.com,


Chorégraphe Christophe Garcia.

Rétrospective 2019

Le Palais du Roure vous propose un court retour en arrière pour vous souvenir de ce que vous y avez vécu en 2019

2 février : première "Crèche blanche" au Palais du Roure (crèche de la Chandeleur)

6 avril (jusqu’au 16 octobre) : emprunt de trois tableaux majeurs de Victor Leydet issus d'une collection privée (Mireille et Vincent, Ourias, lou gardian et Fenaison)

24 mai (jusqu’au 22 septembre) : prêt du Christ aux outrages, le chef d’œuvre d'Henry de Groux, au musée Félicien Rops de Namur (Belgique), pour l'exposition « Henry de Groux. Maître de la démesure »

15 juin : clôture de l'exposition Jeanne de Flandreysy, collectionneuse et mécène

21 septembre : ouverture de l'exposition Folco de Baroncelli, le poème d'une vie

21 septembre : lectures d’œuvres de Folco de Baroncelli en provençal, par Céline Magrini

Septembre à décembre : visites théâtralisées du Palais du Roure (Christophe Gorlier, comédien professionnel, incarnait Folco de Baroncelli faisant visiter l'hôtel de ses ancêtres -24 représentations)

12 octobre : diffusion des films Lou Marqués, Folco de Baroncelli et L’invention de la Camargue ou la véritable histoire du Marquis Folco de Baroncelli, en présence de l’un des réalisateurs, Vincent Froehly

9 novembre : Journée baroncellienne à Avignon (inauguration de plaque sur la maison où décéda Folco de Baroncelli, défilé de gardians et arlésiennes, diffusion du film L’histoire immortelle de Vincent de Luca sur la dynastie de manadier Baroncelli-Aubanel, conférence-débat, visites guidées, visites théâtralisées...)

3 décembre : ouverture du Cycle calendal (cette année, en l'honneur de Folco de Baroncelli, une crèche camarguaise était exposée, prêtée par la Confrérie des gardians de Saint-Georges)

4 décembre : présentation de l'autobiographie de Guy Bonnet à l’occasion de ses 40 ans de chanson provençale

14 décembre : lectures d’œuvres de Folco de Baroncelli en français, par Avignon bibliothèques